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Israël censure un article évoquant la piste d’une vengeance dans l’attaque de la synagogue

INFO PANAMZA. Le gouvernement Netanyahou a contraint un média israélien à modifier son article. Motif: occulter les indices selon lesquels l'attaque de la synagogue -survenue hier- aurait été motivée par le désir de venger l'assassinat de l'adolescent palestinien brûlé vif -le 2 juillet- par des extrémistes juifs.

Le 19.11.2014 à 18h01

"Gag order" : ce procédé judiciaire, spécifique au droit anglo-saxon et pratiqué en Israël, consiste à pouvoir littéralement "baillônner" la presse au cas où celle-ci publierait une information jugée compromettante pour la sécurité nationale.

Tel fut le cas hier après-midi : selon un billet publié par le site de Forward (média de la communauté juive new-yorkaise), le journal israélien Maariv a été contraint par les autorités israéliennes de modifier son article relatif à l'attaque -ayant causé la mort de quatre fidèles juifs et d'un policier druze- d'une synagogue de Jérusalem par deux cousins palestiniens. 

Le quotidien avait fait un rapprochement entre la tuerie et la diffusion -mercredi dernier- d'un reportage d'investigation sur une chaîne israélienne à propos de l'assassinat de Mohamed Abou Kheidr et de la tentative de kidnapping de Musa Zalum. Le 6 juillet, Panamza avait évoqué cette double affaire : 

LES ASSASSINS DE MOHAMMED ABOU KHDEIR AVAIENT AUPARAVANT TENTÉ DE KIDNAPPER UN ENFANT PALESTINIEN ÂGÉ DE 9 ANS.


Selon le quotidien israélien Haaretz, les enquêteurs de police sont en mesure d'établir un lien entre, d'une part, l'enlèvement et l'assassinat de Mohammed Abou Khdeir et, d'autre part, la tentative de kidnapping de Musa Zalum, 24 heures plus tôt, dans le même quartier de Jérusalem-Est {http://panamza.com/aeo}.
Selon sa mère, Musa Zalum -âgé de 9 ans- a été saisi au cou par un Israélien avant de se débattre et de fuir. Intervenue sur les lieux, la police n'a pas enregistré la plainte de la famille et n'a pas vérifié les images capturées par les caméras de surveillance.
Le lendemain, ces mêmes caméras filmeront deux des six suspects -aujourd'hui interpellés- qui sont présumés responsables du kidnapping et de la torture de Mohammed Abou Khdeir, brûlé vif à l'âge de 16 ans {http://panamza.com/aeq;http://panamza.com/aer}.
Détail à souligner: la plainte de sa famille avait également été ignorée par la police israélienne {http://panamza.com/aep}.

Présenté par l'animateur Raviv Drucker, l'enquête diffusée par Channel 10 et réalisée par le journaliste Yisrael Rosner révéle notamment que la police israélienne, à la fois incompétente et raciste envers les Palestiniens, avait tenté d'accréditer la thèse d'un "crime d'honneur" intra-famillial au sujet de Mohamed en raison de la publication d'un simple "statut", diffusé via Facebook à la suite d'une usurpation d'identité, selon lequel le jeune homme fréquentait la communauté gay.

Le reportage comporte une spécificité soulignée puis censurée par Maariv. On peut y découvrir les images du quartier ultra-orthodoxe dans lequel vivaient ses assassins présumés, situé à moins de 200 mètres d'un lieu qu'ils fréquentaient avec leurs proches : la synagogue visée hier matin.

La veille de la tuerie, lundi 17 novembre, le procès de trois suspects de l'assassinat de Mohamed et de la tentative de kidnapping de Musa avait débuté dans un climat tendu. Ex-colon de Geva Binyamin (en Cisjordanie), le leader du trio, dénommé Yosef Chaim Ben-David, refusa de s'exprimer (après avoir plaidé la folie) tandis que des colons "crachèrent" sur la famille du défunt à la sortie de l'audience selon le témoignage recueilli par une journaliste présente sur les lieux.

À ce jour, mercredi 19 novembre, rien ne permet d'affirmer catégoriquement que la piste de la vengeance est avérée. 

Cependant, au regard de sa censure doublée de l'instrumentalisation de la tuerie par Benyamin Netanyahou, tout porte à croire que cette hypothèse -qui ne justifie pas l'attaque de la synagogue mais rappelle l'existence d'un extrémisme juif et meurtrier à l'origine des troubles actuels- n'est pas à exclure.



Sans omettre de souligner que la médiatisation de cette piste serait une épine dans le pied du Crif : comme l'a révélé hier Panamza, son président Roger Cukierman n'a pas tardé à récupérer la tuerie pour intimider les élus français susceptibles de reconnaître prochainement la Palestine.

Mention spéciale au député UDI Meyer Habib qui n'a pas hésité -hier, sur I Télé- à instrumentaliser également l'attaque en alarmant l'opinion publique, comme à son habitudeau sujet de la prétendue "guerre de religion" qui serait en cours. 



HICHAM HAMZA  

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One response to Israël censure un article évoquant la piste d’une vengeance dans l’attaque de la synagogue

  1. On novembre 20th, 2014 at 02:20 , jannot said...

    Je n ai pas bien compris si seulement 2 colons terroristes été arrêtés sur l affaire du jeune palestinien assasiné ou bien 3 ou les 6 ?
    Hareezt rappellait également que 10 mosquées avaient été attaquées et incendiées sans aucune arrestation dans ce même pays

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