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Un policier se vante d’avoir « tué du bougnoule »: Valls et les médias se préoccupent de ses vidéos scatos

INFO PANAMZA. Aujourd'hui, Le Parisien a révélé qu'un policier risquait d'être révoqué en raison de ses vidéos scatophiles diffusées sur Internet. Problème : l'homme, dont nous révélons ici l'identité, a également tenu des propos racistes sans être jusqu'alors inquiété par sa hiérarchie.

Le 10.10.2013 à 19h03

Il se nomme Philippe Dzikowski.

philipped

Ce brigadier-chef est au coeur d'un scandale révélé ce jeudi 10 octobre par Le Parisien : selon le quotidien, l'homme a été entendu hier matin, dans le cadre d'une enquête administrative, par l'Inspection générale de la police nationale. Originaire de Lens, ce responsable du protocole au ministère de l'Intérieur, "considéré jusque-là comme exemplaire", s'est adonné à des pratiques scatophiles, dans des scènes filmées et diffusées sur Internet. Une activité jugée incompatible avec le code de déontologie de sa profession :

Le fonctionnaire de la police nationale est loyal envers les institutions républicaines. Il est intègre et impartial ; il ne se départit de sa dignité en aucune circonstance.

Placé au service du public, le fonctionnaire de police se comporte envers celui-ci d'une manière exemplaire.

Il a le respect absolu des personnes, quelles que soient leur nationalité ou leur origine, leur condition sociale ou leurs convictions politiques, religieuses ou philosophiques.

Plus grave : selon le journaliste Nicolas Jacquard du Parisien, le policier aurait également manifesté, à maintes reprises, un autre type de comportement, également incompatible avec l'exercice de sa fonction et qui ne ressort pas, contrairement aux pratiques scatophiles, de sa vie privée. Voici ce que rapporte un collègue à son sujet:

Souvent, en petit comité, il tenait des propos racistes, par exemple en montrant l’une de ses médailles et en disant qu’il avait tué du bougnoule pour l’avoir.

Le Parisien précise que les hommes entourant le policier dans ses vidéos scatophiles (filmées dans les égoûts de Berlin) "affichent, en tout cas, un look skinhead d’extrême droite assumé".

Pudeur à géométrie variable

A l'instar du quotidien national, les médias relayant la nouvelle n'ont pas publié le nom complet de l'intéressé, se contentant d'évoquer un certain "Philippe D." Curieuse précaution : il ne s'agit pas ici d'un mineur dont le dévoilement de l'identité risquerait de lui porter préjudice. En outre, Philippe Dzikowski est un fonctionnaire de l'Etat (affecté au bureau des ressources humaines du Service de Sécurité du ministère) sur lequel une enquête officielle -à partir d'éléments matériels- est déjà ouverte, et non pas un simple citoyen privé victime de rumeurs infondées. Dans des affaires relatives à des jeunes délinquants issus des quartiers populaires, les journalistes hexagonaux s'avèrent souvent peu réticents à publier d'emblée l'identité des suspects.

Panamza a identifié le nom du policier grâce à un élément biographique contenu dans l'article du Parisien : selon son auteur, "Philippe D" a été élévé au grade de chevalier de l'Ordre national du mérite en 2004 après avoir justifié de seize années de services civils et militaires. La date et le nombre d'années permet, en consultant les archives officielles, d'identifier aisément l'intéressé : "Philippe Félix Dzikowski, gardien de la paix" a bien été décoré de ce titre, par décret présidentiel à la date du 14 mai 2004 et dans le lot affecté au ministère de l'Intérieur. Un mois auparavant, Dominique de Villepin venait juste de prendre la charge de la place Beauvau. Il est plus probable, cependant, que la décision de récompenser le policier ait été prise par les hommes entourant Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur de mai 2002 au 31 mars 2004.

Sa fiche sur le site Copains d'avant permet également de confirmer l'information du Parisien selon laquelle l'homme, passé par un lycée d'Hénin-Beaumont, était engagé au 4ème régiment de dragons de Mourmelon.

Reste désormais à savoir si la communication politico-médiatique autour de l'affaire se concentrera uniquement sur le caracère scabreux et sensationnaliste de la scatophilie ou si un part plus importante sera consacrée au volet raciste du personnage. Par exemple, qui est ce "bougnoule" dont Philippe Dzikowski se serait vanté, selon un collègue policier interrogé par Le Parisien, d'être à l'origine de la mort? Quelles étaient les circonstances exactes de ce meurtre revendiqué? Et pourquoi la hiérarchie policière n'a-t-elle jamais sanctionné l'attitude raciste du policier?

En charge de l'enquête, l'IGPN est rattachée à la direction générale de la police nationale, qui dépend du ministère de l'Intérieur. Nommé le 30 mai 2012, à la tête de la DGPN par Manuel Valls, Claude Baland saura-t-il redorer le blason terni de l'IGPN? Celle-ci est régulièrement critiquée par des ONG (telle Amnesty International en 2009) pour sa propension à couvrir les fautes des policiers.

Amnesty International fait observer que, d'après les informations limitées mises à sa disposition, l'IGPN a été saisie de 663 « allégations de faits de violence » en 2005 qui l'ont amenée à prononcer 96 sanctions disciplinaires pour « violences avérées », dont 16 ont conduit à la radiation des agents concernés. En 2006, l'IGPN a été saisie de 639 allégations de violence ; elle a prononcé 114 sanctions disciplinaires pour violences avérées contre des agents, dont huit seulement ont conduit à la révocation « ou à une mesure assimilée » des agents concernés.

Comme nous l'avons déjà précisé, Amnesty International est bien consciente du fait que toutes les plaintes ne sont pas fondées. Toutefois, l'écart entre le nombre de plaintes reçues et le nombre de sanctions disciplinaires prises permet de s'interroger sur l'exhaustivité et l'impartialité des enquêtes. Dans son rapport spécial sur la discrimination, la CNDS a souligné que « les propos ou actions discriminatoires sont très rarement sanctionnés », et recommandé la tenue d'enquêtes plus approfondies dans de tels cas, « pour mettre fin à un sentiment d'impunité largement observé et ce, notamment à travers le faible nombre d'affaires débouchant sur des sanctions disciplinaires ».

« Certaines bavures font beaucoup de mal », déclarait Claude Baland, l'an dernier, en promettant une révision du code de déontologie. Parti en croisade contre le Front national, son supérieur direct, Manuel Valls, a désormais l'opportunité de démontrer, à travers l'affaire Dzikowski, sa volonté politique –proclamée– en matière de « lutte contre le racisme et les discriminations ».

HICHAM HAMZA

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7 responses to Un policier se vante d’avoir « tué du bougnoule »: Valls et les médias se préoccupent de ses vidéos scatos

  1. On décembre 28th, 2013 at 11:11 , karim said...

    Vals est dans le caca, c est le cas de le dire !

    Mais aucun tabac mediatico politique, quand il s agit d un citoyen non juif…

  2. On août 2nd, 2015 at 23:13 , Remo Williams said...

    Dzikowski ?? …… Si il veut tuer du bougnoule c'est pratique . Il peut se tirer une balle dans la tête.

  3. On août 3rd, 2015 at 06:47 , Je suis siné said...

    Scatophile c'est antisémite ?

  4. On août 3rd, 2015 at 07:23 , moussa said...

    Vu qu’il mange de la merde
    C’est normal que ce qu’il sort de sa bouche en soit aussi!
    Et puis à force d’en bouffer ça reste coincé dans la tête.
    Souvenez vous de la d’âge qui dit/
     » vous êtes ce que vous mangez »

  5. On août 7th, 2015 at 12:17 , Laurent Franssen said...

    Voici : http://www.wikistrike.com/article-les-videos-choquantes-du-chef-du-protocole-120548509.html

  6. On août 7th, 2015 at 12:18 , Laurent Franssen said...

    Pourquoi suprimer mon com disant que cette histoire vieille de 2 ans est un leure?
     

  7. On août 26th, 2015 at 08:11 , Caddie Chemla said...

    Site des disparus de Mourmelon (4ème rd) auquel l'article fait allusion :

    http://www.disparusdemourmelon.org

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