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Une ancienne salariée de SOS Racisme à la tête de l’Institut des cultures d’islam

INFO PANAMZA. Situé dans le XVIIIème arrondissement de Paris, un nouveau centre culturel et cultuel dédié à l'islam, inauguré aujourd'hui, est dirigé par une proche d'Harlem Désir dénommée Elsa Jacquemin.

Moi, je veux une loi qui assure que dans les crèches, qui sont subventionnées, sur des fonds publics, qui assurent une mission de service public, on puisse faire respecter la neutralité.

Ces propos ont été tenus le 22 mars par Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, au lendemain d'une décision de justice annulant le licenciement de l'employée de la crèche Baby Loup qui portait le voile. L'hebdomadaire Marianne, engagé en faveur d'une nouvelle loi sur le port des signes religieux, s'était alors "réjoui" de la posture du patron du PS:

La métamorphose de Harlem Désir, réclamant aujourd’hui la possibilité d’interdire le voile des adultes dans des structures privées, constitue donc un moment important dans l’histoire d’un PS rendu impotent sur les questions du voile et de la crise de l’intégration.

Une "désiriste" au pouvoir

Aujourd'hui, jeudi 28 novembre, c'est l'une de ses plus fidèles alliées qui va désormais assurer la direction d'un établissement culturel flambant neuf : l'Institut des cultures d'islam.

En présence de Bertrand Delanoë, maire de Paris, et de Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, les nouveaux locaux ont été inaugurés en grande pompe cet après-midi.

En mars dernier, le conseil d'administration de l'Institut avait désigné sa nouvelle directrice générale: Elsa Jacquemin, présentée comme une ancienne avocate issue du département des relations internationales de la Ville de Paris.

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Elle fut également la directrice de cabinet –par intérim– du premier secrétaire du Parti socialiste durant l'automne 2012. Auparavant, de 1999 à 2004, Elsa Jacquemin avait été l'assistante parlementaire d'Harlem Désir au Parlement européen (quand celui-ci relativisait les crimes de guerre commis par la gouvernement Sharon). En 1997, elle était déjà à ses côtés lors de sa tentative infructueuse pour entrer à l'Assemblée nationale depuis la circonscription d'Aulnay-sous-Bois.

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Au sein de la Mairie de Paris, Elsa Jacquemin était l'adjointe de Bernard Pignerol, délégué général des relations internationales, cofondateur de SOS Racisme et ancien assistant parlementaire de Julien Dray.

Un communiqué de presse à propos de la nouvelle directrice fut publié sur le site de l'ICI. Il évoque succintement son parcours professionnel (elle a "travaillé" à SOS Racisme) et indique qu'elle fut choisie parmi 45 candidats.

Elsa Jacquemin a récemment accordé un bref entretien audio au blog Action Barbès à propos de l'ICI. Elle promet une "cohabitation harmonieuse" entre les gestionnaires du culte (en l'occurrence, la Grande Mosquée de Paris via la Société des habous) et les exploitants des salles culturelles.

"Touche pas à mon culte"?

A l'approche de la commémoration, le 3 décembre, de la Marche pour l'égalité, la coïncidence ne manque pas de piquant. L'association SOS Racisme est particulièrement décriée par de nombreux Français musulmans et, de manière plus générale, par une large partie des héritiers de l'immigration maghrébine en raison de ses instrumentalisations politiques de la lutte contre les discriminations. La collusion permanente de SOS Racisme avec l'Union des étudiants juifs de France (mouvance sioniste qui a fait en sorte d'écarter les militants propalestiniens) est, par ailleurs, l'un des principaux reproches adressés à ses fondateurs, y compris par des sympathisants de la première heure (tel Serge Malik).

Ce mouvement dit antiraciste a surfé, depuis 30 ans, sur les revendications civiques d'une frange importante de la population française et musulmane. Aujourd'hui, l'une de ses militantes de longue date parvient à diriger un institut consacré aux cultures de l'islam.

Cerise sur le gâteau : elle se voit assistée dans sa tâche par le nouveau président de l'ICI dénommé Jamel Oubechou. Prenant la suite d'un partisan déchu de Ben Ali (et ex-directeur au sein de la banque Rothschild & Cie), cet ancien diplomate, d'origine kabyle et fils de harki, était, ce matin, l'invité de France Inter.

 

La veille, il répondait aux questions de France 3 Paris.

L'homme entretient une particularité croustillante au regard de ses fonctions de représentativité : il voue une grande admiration pour l'écrivain Salman Rushdie au point d'estimer "envoûtant" le texte des Versets sataniques. Paradoxe: le célèbre et sulfureux romancier n'est pas seulement la victime persécutée des mollahs iraniens -comme certains journalistes occidentaux se complaisent à le résumer. Il est également l'un des pourfendeurs les plus acharnés du terme "islamophobie". Voici un extrait, éloquent en la matière, de son dernier ouvrage intitulé Joseph Anton.

josephanton

Résumons:  le PS parisien a donc réussi à faire nommer, à la tête d'un établissement culturel (et cultuel) dédié à l'islam, un admirateur de Rushdie et une ancienne cadre de SOS Racisme. Spéculons: osera-t-il favoriser la désignation, à la direction du futur centre européen du judaïsme, d'un chantre de l'écrivain Céline ou d'une militante issue d'un mouvement propalestinien proche de l'UOIF? Les paris sont ouverts.

Hicham HAMZA

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3 responses to Une ancienne salariée de SOS Racisme à la tête de l’Institut des cultures d’islam

  1. On novembre 29th, 2013 at 21:27 , tshussdelamuerte said...

    T'assure Panamza

  2. On janvier 11th, 2014 at 01:52 , Ploum said...

    Vos articles sont parfaitement documentés, cela donne une argumentation très forte.

     

  3. On janvier 12th, 2014 at 20:52 , Rdwan said...

    Merci Hamza, je suis allé voir Oubechou, en tant que membre de l'asso Droit à la différence, pour lui parler de la discrimination de musulmans lors de la venue de Shimon Peres en mars 2013, et depuis ….

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