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Le « roi du théâtre israélien » dénonce le « racisme » du « sionisme »

Coup d'éclat. Acteur, scénariste et metteur en scène multi-récompensé, l'Israélien Itay Tiran annonce quitter son pays et fustige la dérive "fasciste" du régime de Tel Aviv.

Le 17.09.2018 à 10h33

Deux univers parallèles.

D'un côté, l'ambassadrice de France en Israël cajolant l'extrémiste Elie Chouraqui en lui affirmant que l'idéologie coloniale du sionisme, condamnée en 1975 par l'Assemblée générale de l'ONU comme un "racisme", serait simplement le "droit" du "peuple juif à avoir un Etat".

De l'autre côté, le comédien et scénariste Itay Tiran, 38 ans, surnommé le "nouveau roi du théâtre israélien", qui annonce dans une interview-choc sa volonté de s'exiler en Allemagne, notamment par dégoût de l'évolution d'Israël.

984156192

Extraits : 

« BDS est une forme tout à fait légitime de résistance. Et si nous voulons prôner un certain type de débat politique qui ne soit pas violent, nous devons renforcer ces voix, même si c’est difficile.

Je pense qu’une gauche politique normale devrait soutenir BDS.

Vous vous levez le matin, buvez votre café et lisez le journal. Vous lisez un article et vous dites : alors est-ce le moment où on est devenus fascistes ou non. Vous êtes seul et vous jouez à un jeu, et peu à peu vous vous rendez compte que tout ce que vous faites est de continuer à vous poser cette question et de jouer à ce jeu, sans décider.

Si la loi de l’État-Nation est une référence à partir de laquelle vous calculez où en est la société israélienne, alors la loi est clairement raciste, inégalitaire ; c’est une nouvelle étape dans le tournant nationaliste pris ici. D’un autre côté, je dis qu’elle n’est pas seulement mauvaise. Pourquoi ? Parce qu’elle extirpe une sorte d’inconscient collectif qui a toujours existé ici.

La Déclaration d’Indépendance et le discours sur l’égalité et les valeurs, tout ça c’était l’auto-lissage d’une fanfaronnade colonialiste d’un libéralisme éclairé. Il y a des gens qui se caractérisent encore par «centre-gauche » et qui pensent toujours que s’ils mettent le mot égalité dans la loi, tout ira bien. Ce n’est pas mon avis.

Donc vous dites que le sionisme est un racisme, de toute façon ?

Oui

Que le sionisme est un colonialisme ?

Oui, exactement. Donc il nous faut tous regarder la vérité en face, et choisir son camp. »

En 2015, Panamza avait consacré un papier au magnifique film israélo-britannique dans lequel Itay Tiran incarnait un soldat révulsé par ses frères d'armes.

Voici ci-dessous, exclusivement pour les abonnés, l'intégralité de ce film en 4 parties.

Prévoyez 6 heures pour visionner cette bouleversante…


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